TikTokeur de talent suivi par près de 5 millions de fans, Noholito est un vrai phénomène qui séduit par sa joie de vivre et sa proximité avec ses abonnés. James, c’est son prénom à la ville, revient avec nous sur ses débuts mais aussi sur le métier d’influenceur au quotidien et ses relations avec les marques et les agences.

Rencontre.

Bonjour James, merci de prendre le temps de nous répondre. Pour démarrer peux-tu revenir sur tes débuts : sur quels réseaux as-tu commencé à créer ?

J’ai commencé sur Instagram en 2018 et Youtube en 2019, puis petit à petit je suis arrivé sur TikTok. J’avoue qu’au début je ne comprenais pas grand chose à cette application et à ses fonctionnalités, donc j’ai commencé de façon assez simple en partageant mes contenus Instagram sur TikTok. J’ai repris les vidéos qui fonctionnaient le mieux sur Instagram en me disant que ça allait fonctionner un peu, c’était un bon début, mais je ne pensais pas que ça allait prendre autant d’ampleur.

Comment abordes-tu la création de vidéo pour les différents réseaux ?

Sur Youtube j’aime le fait de pouvoir prendre mon temps, sans trop de coupures, pour partager mon quotidien.

C’est toujours moi partout mais je m’adresse différemment aux gens : sur Insta c’est plutôt lifestyle et aujourd’hui c’est l’inverse, ce sont mes TikTok qui deviennent mes Reels.

Sur TikTok c’est plus jeune et ça me permet de me laisser aller à mon côté gamin qui aime découvrir les jouets. Quand j’étais plus jeune je n’avais pas tous ces jouets, c’est un plaisir de tester tout ça sur TikTok aujourd’hui et d’échanger avec les autres. On va sur TikTok pour se divertir, il faut aller vite, les vidéos s’enchaînent. Le unboxing d’une barbie qui change de couleur dans l’eau, c’est amusant et c’est rapide.

Justement en parlant de TikTok, le confinement t’a aidé à percer et à aller plus loin sur ce réseau, tu peux nous en dire un peu plus ?

Oui bien sûr, on s’ennuyait tous à la maison, on avait besoin d’extérioriser un peu. J’ai commencé à faire des TikTok (jusqu’à 4 par jour) en essayant de suivre les tendances, les danses, mais c’était toujours raté. Les danses j’y arrivais pas, il fallait assembler le son, c’était jamais raccord, bref c’était trop compliqué. J’ai essayé de reproduire ce qui se faisait mais je n’y arrivais pas, et au final je crois que c’est ce qui a fait que ça fonctionne, ce côté “il essaye mais il comprend rien”, le côté naturel.

Et ça a explosé avec plusieurs millions de vues et d’abonnés assez vite, j’avais jusqu’à 100k nouveaux abonnés par semaine pendant cette période !

 

@noholito

Je comprends pas le délire de la tortue (insta : noholit_o)

♬ son original – Noholito

Qu’est ce qui est différent dans la façon d’interagir avec ta communauté sur TikTok par rapport à Youtube ou Instagram ?

C’est totalement différent. Sur Instagram je réponds plutôt en DM parce que les réponses arrivent suite à des stories.

Sur TikTok je lis et je like mais je ne réponds pas beaucoup. Souvent on me mentionne pour m’indiquer quelque chose à tester, j’interagis surtout via les mentions et les commentaires. J’ai construit une communauté bienveillante, avec beaucoup de retours mignons et drôles. Ce que j’adore sur TikTok c’est regarder les commentaires pour voir si quelqu’un remarque les citations rigolotes ou les références un peu cachées.

Faire passer des messages publicitaires sur TikTok, bonne ou mauvaise idée ?

Quand McDonald’s, qui est une vraie passion pour moi, m’a contacté pour faire une collaboration sur une danse TikTok pour McFlurry c’était un peu la consécration. Par exemple, récemment Cacharel m’a envoyé un parfum, il avait une bonne odeur chocolatée qui me plaisait et je me suis lancé.

Pour le format c’est très décousu, et il n’y a pas vraiment de règle ou de recette miracle. Cela peut être des TikTok drôles avec des sons, d’autres fois je ne parle pas je fais du playback. Dans tous les cas il faut que ce soit toujours drôle. C’est très différent d’une story Instagram où tu parles pour faire du placement produit très direct. Sur TikTok tu peux faire beaucoup de choses différentes, c’est ça qui est génial.

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Aujourd’hui, quel réseau affectionnes-tu le plus en tant que créateur, et pourquoi ?

Je m’éclate le plus sur Youtube : discuter à la caméra parle à quelqu’un. Sur TikTok je parle aux gens mais c’est une minute, c’est différent, ça me permet de faire des conneries, je me marre vraiment en lisant les commentaires.

Et comme utilisateur, sur quel réseau passes-tu le plus de temps, et pourquoi ?

Je passe de plus en plus de temps sur TikTok parce qu’il y a de très bons trucs sur TikTok. Les “Pour Toi” sont très bien faits, l’algorithme me propose des choses que je ne vois pas ailleurs. J’apprends beaucoup de choses avec des TikTok histoire par exemple. Ce que j’adore c’est la diversité, ça permet d’ouvrir les horizons et les gens peuvent s’ouvrir petit à petit à de nouvelles choses.

Par exemple, je ne voyais pas de garçons avec des ongles longs vernis sur les réseaux sociaux, sur TikTok il y en a tout le temps. Pour les gens qui sont réfractaires à ce type de sujets, c’est une bonne chose. Pour les personnes concernées c’est tout aussi indispensable, car la représentation est importante. En cela TikTok est vraiment à part et rafraîchissant.

Après Instagram et TikTok, la prochaine étape pour Noholito c’est le Metavers ?

Ah non, ça me fait peur, j’ai peur de ça, je ne comprends pas. Ça me fait froid dans le dos, vraiment. J’adore les jeux vidéos, la réalité virtuelle, même si je suis malade avec ces trucs là, ça permet de s’évader. Mais avec leur Métavers on a l’impression qu’on va y entrer et ne plus jamais en sortir, ça me fait peur.

As-tu quelques conseils pour ceux qui veulent se lancer sur TikTok ?

– Il ne faut pas être prêt à tout pour buzzer
– Faites ce qui vous plaît
– Apportez quelque chose d’original, à votre image
– Épanouissez-vous dans ce que vous faites !

Quand j’ai commencé je ne me suis pas fixé d’avoir 1 million d’abonnés sur Insta ou 4 millions sur TikTok. Bien sûr on peut chercher le gros buzz immédiat mais ça redescend vite et on n’apporte plus rien après. Il faut faire son chemin en faisant avant tout ce qui nous plaît, et ne pas foncer sur une tendance à chaque vidéo et suivre les chiffres de vues comme témoin de réussite.

L’influence marketing est devenu un vrai gros business, comment as-tu réussi à naviguer dans tout ça ?

C’est important d’être accompagné, mais attention, il faut faire gaffe aux agences, il y a de tout. Généralement il faut faire attention aux premières qui viennent vous voir, elles cherchent à tout prix les talents au début, juste avant qu’ils explosent, pour leur mettre la main dessus et les verrouiller par contrat. Il vaut mieux attendre et prendre son temps. Il peut y avoir de l’argent facile très vite, mais le risque c’est de perdre en crédibilité et derrière on n’a plus rien.

De mon côté j’ai été beaucoup approché, mais je n’ai rien signé pendant 7 ou 8 mois. J’avais regardé un petit peu, et Point d’Orgue était l’agence que je voulais. Je n’ai pas candidaté, j’ai attendu qu’ils viennent et Carine est venue. Tout se passe très bien et je suis ravi de les avoir rejoint.

Tu travailles donc avec Point d’Orgue, une agence qui accompagne les talents dans le développement de leurs carrières, qu’est ce que cela t’apporte ?

Le gros intérêt c’est que l’on a moins de travail sur les épaules et moins de stress. Ce n’est pas mon travail de négocier les budgets, le droit d’image etc… Ça a tout changé de passer à une agence, et pas uniquement parce que je me faisais avoir par les marques quand j’étais en solo. Chez Point d’Orgue on est soutenus, ça va bien au-delà des contrats et des finances, il y a un vrai relationnel. Je peux discuter avec l’équipe de l’agence si j’ai des doutes, des interrogations sur n’importe quel sujet, c’est comme une petite cellule psychologique.

Tu as sorti un livre l’année dernière pour parler de tes angoisses, est-ce que les réseaux sociaux t’ont aidé à passer le cap du confinement ?

Le confinement m’a beaucoup aidé oui, je me suis occupé et diverti dans la journée en créant ces vidéos notamment pour TikTok. Mais avec mes crises d’angoisse j’étais un peu confiné avant l’heure et ce sont les réseaux sociaux qui m’ont aidé à sortir un peu de tout ce négatif et de cet enfermement.

Grâce aux réseaux sociaux j’ai pu sortir un livre, faire des interviews et sortir de ma zone de confort.

Comment tu vois les mois et les années qui viennent ?

Je sais que tout cela ne durera pas éternellement donc je commence à investir dans la pierre parce que j’ai la chance de pouvoir le faire aujourd’hui. Et puis je travaille déjà sur un deuxième livre sur les hommes, je peux vous dire que ça sera croustillant. Et surtout j’essaye d’en profiter au maximum et de voyager.